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Remise de la Croix de Guerre aux villages du canton le 22/07/1923.
CHEVINCOURT s'associe à cet évènement, en prêtant pour l'occasion sa propre Croix de Guerre posée sur son coussin de cérémonie.

 

Histoire de Chevincourt

Un siècle déjà, 100 petites années nous séparent de 1918, si la grande histoire retiendra cette année la signature de l’Armistice, cette date signe aussi la destruction et la désolation sur CHEVINCOURT. Fin 1917 les Allemands font un constat, la guerre s’enlise, bloquée au nord sur la Somme et à l’est sur Verdun la solution pour eux se situe entre ces deux zones. En 1917 les Allemands qui « stationnaient » dans le Noyonnais ; et à la limite de no tre territoire au niveau de la Cense, décident un replit vers Saint-Quentin. Leur but est de réduire le front sur sa longueur. Ce front formant une poche à seulement 100km de Paris, coutait trop chère à une Allemagne déjà exsangue. Des tentatives de percés se feront sur « le chemin des dames » en 1917 mais sans succès, que ce soit côté français ou côté allemand. Pour les Allemands : la direction de la guerre est assurée, sous l’autorité de Guillaume II, par le maréchal von Hindenburg, chef d’état-major général, et son adjoint, le général von Ludendorff, premier quartier-maître général, celui-ci lance plusieurs offensives en 1918. Le 21 mars c’est l’opération Michael, une attaque sur un front partant d’Arras en passant par Saint-Quentin et la Fère. Offensive qui se termine dans le Noyonnais et notamment sur le Mont Renaud et sur Lassigny au Plémont, puis le front se fige à nouveau. L’armée en profite pour conforter la position.

Le 6 mai 1918, George Clemenceau est en visite dans l’Oise. Il passe par le PLEMONT près de LASSIGNY ainsi qu’à MONCHY-HUMIERES mais il fait aussi un passage à CHEVINCOURT (voir la photo ci-dessous), on peut y voir George Clémenceau en compagnie du Général Humbert (Général commandant la 3e armée) ainsi que son état-major descendant la rue du Pisselot. (Cette Photo réalisé par le commandant Brouillard provient de la collection personnelle de Didier Guénaff PGG)

Dès les premiers jours de juin 1918, des renseignements nombreux et précis font envisager par notre haut commandement l'imminence d'une offensive ennemie de grand style entre Noyon et Montdidier et les quelques divisions dont dispose encore le général Pétain à l'issue de la bataille de l'Aisne sont amenées en arrière de cette partie du front.

Dans La vallée du Matz des réseaux de voie ferrée de 60 cm sont installés le long de la rivière le Matz entre celle-ci et la départementale de Machemont à Ressons-sur-Matz, plusieurs arrêts sont aménagés sur Chevincourt (en bas de la rue d’enfer, au niveau de la grenouille) et plusieurs liaisons avec Elincourt- Ste-Marguerite, Marest-sur-Matz, Samson, ainsi que sur le plateau de la Cense, le départ se faisant au niveau de la sortie de la grande cavée, le but premier est l’alimentation en matériel des batteries de canons et du front. Il faut se mettre dans le contexte de l’époque, le transport par camion n’existe pas encore comme aujourd’hui, les charges transporté sont encore limité. Le moyen le plus performant est le chemin de fer par voie de 0,60. Facile à installer, il est préfabriqué en longueur de 6m et peut être assemblé rapidement. Ainsi, il permet de transporter l’équivalent d’un camion d’aujourd’hui soit 30 tonnes de matériel « ou d’obus ».

Aujourd’hui encore des traces de ces installations existent et sont parfois insoupçonné, la configuration de la chapelle Saint Anne avec son tertre triangulaire est tracé par le passage des rails qui se croisaient à cet endroit.

Le chemin faisant la liaison entre Chevincourt et Elincourt (le chemin « jaune » très horizontal) était une voie, une autre allait vers Samson la troisième venait de la sortie de Chevincourt à côté du moulin. Sur le plateau de la Cense devant l’ancienne carrière, le chemin qui passe devant la cabane des chasseurs était équipé de voie.

En préparation de la bataille on installe les différentes troupes. Après 4 ans de guerre on sait que les bombardements seront intensifs sur la zone. Depuis quelques mois maintenant, le haut commandement n’engage pas toutes ses troupes en première ligne, préférant les garder à l’arrière pour les préserver du bombardement. On laisse quelques unités de mitrailleurs pour créer l’illusion d’une présence importante. Par contre à l’arrière du front de Noyon à Montdidier ce sont plusieurs milliers de canons qui sont positionné (sur la carte ci-dessous on voit le positionnement des batteries d’artillerie française positionné le 9 Juin autour de Chevincourt).

Dans la nuit du 8 au 9 juin, peu après minuit, sur une étendue d'au moins 40 kilomètres, depuis Montdidier jusqu'à la rivière l'Oise, le général Von Hutier déclenche une formidable préparation d'artillerie. La BATAILLE du MATZ vient de commencer. Le bombardement des lignes françaises atteint bientôt une intensité inouïe et des obus de tous calibres, explosifs, fumigènes et toxiques, viennent s'abattre en trombe sur toutes nos positions. Ce bombardement va se poursuivre une bonne partie de la matinée, l’objectif étant de paralyser et détruire notre artillerie. Après une lutte acharnée pour la prise du Plémont, Les Allemands prennent rapidement la vallée de la Divette et envahissent de toute part le plateau de Thiescourt Le soir l’ennemi est aux portes de Chevincourt, le plateau de Saint-Claude au-dessus d’Elincourt et Thiescourt sont entre leur possession.

Le 10 juin, un bataillon du 12e RI arrive à Chevincourt, le capitaine Lacaze qui est à sa tête a reçu l’ordre de constituer un centre de résistance à Chevincourt, tout juste installé et après avoir reparti les différentes sections, Chevincourt est survolé et mitraillé par de nombreux avions ennemis ; un bombardement violent par des pièces de 150 détruit plusieurs maisons, en particulier l’école des filles ou se trouve le poste de commandement. L’ennemi continu à avancer, Marest est pris en début d’après midi, Ribécourt, et les carrières de Machemont en soirée. En début de nuit, les Allemands tentent une incursion à côté du moulin, elle sera repoussée.

Le 11 juin, des sections sont envoyées sur la ferme de Vaugenlieu, déjà dans la matinée les Allemands envahissent la vallée de Samson. Commence alors un bombardement intense de Chevincourt par des pièces de 105 et de 150 ; en même temps, de nombreux avions ennemis survolent le village et mitraillent les rues. Les abords de la cote 149 (la zone située à gauche de la rue de la Cense au niveau des anciennes grottes calcaires) et des carrières sont, eux aussi, canonnés avec violence; dans la confusion les batteries française tirent aussi sur les zones ou se trouve les combattants français. En fin d’après-midi les combats se font dans Chevincourt, les différentes sections se taillent un passage à la baïonnette et à la grenade VB (grenade propulsée par le fusil). En soirée la situation est désespéré les derniers rescapés se réfugient autour du moulin et arrivent à maintenir les Allemands à plus de 200 m de leur lignes. A partir de 21 heures, il n’y aura plus de nouvelle. Seulement une partie du bataillon réussira à revenir au poste de commandement installé à côté du château de Rimberlieu.

Le 12 juin, la 123e division française positionnée de l’autre côté du Matz est attaquée sur tout son front, mais ne cède pas un pouce de terrain. Au cours de l'après-midi, un aviateur français rend compte qu'il croit avoir vu se dérouler dans Chevincourt un combat à la grenade. Ce renseignement fait espérer que le capitaine Lacaze a pu se maintenir dans le réduit. En vain, une dernière tentative va être faite pour le dégager. De leur côté, les Allemands font des tentatives de percés jusqu'à la lisière de la foret, à proximité du château de Rimberlieu. Le 13 juin, Une contre-attaque française renvoi les allemands de l’autre côté du Matz, le front restera dans cette position jusqu’au mois d’Août. Chevincourt est occupé par les allemands.

« Du 10 au 13 juin, le. 12e régiment d’infanterie à lutté contre les 17e et 18e bavarois (3e division bavaroise), comptant parmi les meilleures unités de l'armée allemande. Au cours de cette période, il a perdu 14 officiers et 459 hommes tués, blessés ou disparus, dont 10 officiers et 277 hommes le 11 juin. L’héroïque résistance du 3e bataillon lui coûta cher. Le sous-lieutenant Clément, le meilleur des chefs de section de la 9e compagnie, était mort ; Les capitaines Lacaze, Sengès, Soutoul ; les lieutenants Brun et de Marignan, le sous¬lieutenant Gerbeau, l'aspirant Erramoun, le médecin aide-major Betbèze, le médecin auxiliaire Laplanche, l'abbé d'Urbal, aumônier divisionnaire, étaient prisonniers. Le lieutenant Dorry, blessé le 10, avait pu être évacué à temps. L'état-major du bataillon presque au complet, les sections Brun et Gerbeau de la 9e compagnie, quelques hommes seulement de la 10e, la section Pomès de la 11e compagnie, les sections de mitrailleuses de Marignan et Erramoun, soit au total environ 170 hommes de troupe, dont un certain nombre de blessés, restaient aux mains de l'ennemi. Nos soldats ayant combattu presque toujours à couvert, le 3e bataillon ne comptait qu'une vingtaine de tués et une soixantaine de blessés, dont un assez grand nombre avait pu être dirigé à temps vers l'arrière, grâce au dévouement des deux médecins de l'unité et des brancardiers. »

La bataille a duré 5 jours, un événement en à limité sa durée, en effet le 11 juin le Général MANGIN à la tête d’un régiment avec près de 200 chars va réaliser une contre-offensive sur Méry (aujourd’hui Mery-la-Bataille en mémoire de cet événement qui fut l’une des plus grande bataille de char de la grande guerre) sur plus de 10 Km de front l’avance allemande va se retrouver bloqué.

De juin à Août, les combats ne vont pas s’arrêter, les Allemands positionnés à Machemont et Chevincourt ripostent régulièrement aux tirs des Français positionnés au-dessus de Mélicocq dans le bois de Caumont. Les patrouilles qui vont en reconnaissance le long du Matz sont régulièrement mitraillées. Dans les comptes rendu disponibles, on parle des bombardements réguliers de part et d’autre et le gaz n’est pas oublié au point que certain jour l’air est irrespirable et les hommes doivent garder leurs masques toute la journée. Enfin le 10 Août à 7h00, arrive l’ordre de la contre-attaque, les hommes se regroupent déjà depuis plusieurs jours, le but est d’encercler Chevincourt, à 11H00 les mouvements de plusieurs pelotons commencent et les troupes franchissent le matz en divers endroits avec l’appui de plusieurs mitrailleuses, les Allemands surpris s’enfuient et laissent l’accès à des troupes plus nombreuses.A 14H les troupes françaises montent à l’assaut des carrières et de la ferme de la Cense ainsi que vers Cambronne. A 15H00 l’information tombe, CHEVINCOURT est repris par les Français.

Chevincourt est un village détruit à plus de 80%, dans certains documents il est même écrit 100%. Le centre autour de l’église est particulièrement touché, Plusieurs années plus tard, à l’occasion d’une cérémonie à Ribécourt le 22 juillet 1923, Chevincourt recevra comme tous les villages du canton ayant subit une destruction presque total, la croix de Guerre, l’inauguration d’un monument aux morts sur la place du village sera réalisé le 15 Août 1923.

Plusieurs années furent nécessaire pour effacer les traces de ces combats, l’église fut reconstruite, un « baptême » des cloches se réalisa en 1929. Aujourd’hui encore quelques traces subsistent, il suffit de se balader en forêt pour y trouver quelques tranchées à moitié remblayées, quelques emplacements de batteries d’artillerie, ou à la Cense sur des abris bétonnés français.

Aussi, Il ne faut pas oublier les hommes qui sont venu défendre notre village et qui pour certain furent tués. M. Bordereaux qui fait partie de l’association «Patrimoine de la Grande Guerre» recense depuis quelques années tout les français mort pendant la grande guerre dans l’Oise il en a recensé 175 déclarés morts sur le territoire de Chevincourt, la répartition se fait de la façon suivante sur les 5 années de guerre.

En 1918 les décès se concentrent en juin et en août, les deux batailles principales, les chiffres correspondent aux morts enregistré sur le territoire de Chevincourt, le total est faussé car il ne faut pas oublier qu’une partie des blessés sur Chevincourt sont mort de leur blessures dans différents hôpitaux de l’arrière pays, mon arrière grand-père en faisait partie. A la Mémoire de mon arrière grand père, BUTIN Clotaire blessé le 9 juin 1918 à Chevincourt (Oise) par des éclats d’obus qui lui occasionnent des plaies superficielles. Il meurt à l’hôpital complémentaire n°55 au Havre le 30 août 1918

Christophe MACHURA.

https://www.patrimoine-grande-guerre.fr/

 

 

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